A l’occasion de la COP21, les énergies renouvelables décarbonées étaient dans toutes les conversations. Les constructeurs japonais considèrent désormais l’hydrogène comme l’énergie du futur.

Hirose Katsuhiko, responsable du programme hydrogène chez Toyota Motor Company, déclarait sur Hybrid Life en mars 2015 :

« Si l’on considère les nombreuses autres sources d’énergie disponibles, on réalise que l’hydrogène pour pile à combustible peut être produite à partir de déchets, de l’émanation des roches ou de la biomasse. Si on considère toutes ces sources, le véhicule électrique n’est pas le gagnant au niveau du rendement. »

Fort de ce constat, les constructeurs japonais investissent des millions de yens dans un nouvel eldorado : la voiture à hydrogène. Celle-ci se recharge en 3 minutes, offre 500 km d’autonomie et ne rejette que de l’eau. Moins polluante et plus vertueuse, il s’agit surtout pour le Japon de limiter sa dépendance au pétrole et au nucléaire devenu le maillon faible de son mix énergétique.

Des brevets hydrogène open-source

Être les premiers sur ce marché, comme ils l’ont été avec la voiture hybride est une priorité. Pour dynamiser cet élan à l’échelle mondiale, Toyota a libéré l’ensemble de ses brevets portant sur l’hydrogène :

 

Toyota ne devient pas soudainement philanthrope ni même un ardent défenseur de l’open-source. Dans un article de Wedemain.fr, Bob Carter, vice-président de Toyota USA indique que :

« La première génération de véhicules à pile à combustible à hydrogène, qui sera lancée entre 2015 et 2020, sera critique, réclamant un effort concerté et une collaboration non conventionnelle entre les constructeurs automobiles, les régulateurs gouvernementaux, les universitaires et les fournisseurs d’énergie »

Toyota sait que l’aide des pouvoirs publiques est indispensable au développement de l’hydrogène. La création des infrastructures nécessaires au développement des véhicules à hydrogène dépend pour partie de l’impulsion politique.

La France en panne d’infrastructure …

Pendant ce temps là, les japonais livrent les premières voitures de série à hydrogène en Europe sauf en France. Pourquoi ? Parce que l’infrastructure y est quasi inexistante !

Hirose Katsuhiko précise :

«Notre politique fondamentale c’est de fournir un véhicule là où les infrastructures sont disponibles et là où les clients sont.»

Ségolène Royal, ministre de l’écologie, a beau twitter sur le démarrage de la révolution, les investissements ne sont pas au rendez-vous.

L’Allemagne, forte du programme «H2 Mobility», a porté à 400 millions d’euros l’investissement dans les stations hydrogène. Equipée de 20 stations à ce jour, l’Allemagne, avec 400 unités prévues en 2023, prend une longueur d’avance sur la France .

… et absente de la compétition !

A la traîne de l’Asie, les constructeurs allemands préparent enfin leurs flottes à hydrogène. Il faut dire que chaque véhicule à hydrogène vendu permet de baisser la moyenne d’émissions de CO2 d’un constructeur (à lire supercrédits). La démarche est donc intéressée. Malgré tout les constructeurs français boudent cette technologie.

Avec un marché estimé à 3 milliards de dollars en 2020 par le GMCFMO et une concurrence féroce, les constructeurs français auraient tort de ne pas participer à la ruée vers l’hydrogène.

 

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