Sur la route

Le Lexus RX450h sur la route

Le moteur a déjà démarré et le temps que je programme ma destination, il s’est arrêté malgré le chauffage déjà programmé à 21°C et un temps plutôt frais. Je me lance le pied léger et les premiers tours de roues sont en électrique (nous sommes en mode NORMAL par défaut). Au bout d’une centaine de mètres, j’arrive au feu toujours en silence et en accélérant au vert, le thermique démarre quelques instants après. Je ne vous cache pas que le son feutré du V6 japonais enchante les oreilles. C’est quasi mélodique ! Le moteur se cale gentiment sur 1500 trs/min comme indiqué sur l’immense HUD. Ce HUD de 6,2″ (16cm soit autant qu’un Iphone 6 Plus) peut afficher beaucoup d’informations. Il est très clair et lisible, c’est un des meilleurs que j’ai vu jusque maintenant. Il compense, disons un peu, l’absence de compteurs totalement numériques type Audi Cockpit ou Mercedes Classe E dont la configuration est nettement plus poussée quand même. J’ai même trouvé génial d’avoir les infos des radars de stationnement sur ce HUD. Je trouve au fil des kilomètres le RX450h particulièrement agile faisant très facilement oublier les 2200kg de l’engin. L’amortissement piloté (Adaptive Variable Suspension (AVS)) procure un excellent confort, une tenue de route de très bon niveau.

Il est disponible sur le modèle de l’essai Executive et F-Sport. Le système s’adapte à l’état de la route et même sur les routes chaotiques de Seine et Marne, il procure un confort de qualité quasi constante doublé d’une précision de la conduite très réjouissante. On se croirait quasiment dans une berline d’une tonne de moins ! Le mode Sport S et Sport S+ améliore la sensation d’accélération tout en raffermissant la suspension. Le « Plus » donnera des sensations plus directes dans le volant et un amortissement très ferme. Je ne l’ai pas trop ressenti mais en même temps, je ne l’ai pas trop utilisé. Même en mode « Normal », les relances du V6 sont très dynamiques avec une montée très linéaire du régime moteur, les reprises sont aussi excellentes (moins de 6s de 80 à 120 km/h). J’ai comme l’impression que des paliers de régimes permettent de profiter au mieux du confort de ce V6. Au démarrage, le système hybride utilise les quatre roues motrices (système E-Four) apportant une motricité de très bon niveau avec une intervention du train arrière sur les premiers mètres. Le mode passe de 100% à l’avant à 50/50 au maximum sur les deux trains grâce au coupleur électronique. Le train arrière, grâce au système E-Four sert aussi de générateur permettant de récupérer de précieux watts plus facilement comme testé sur le Toyota RAV4 hybride.

Autant évacué le « débat » : malgré une boîte e-CVT, il n’y aucune sensation de « moulinage ». La vidéo du 0 à 100 km/h (abattu en 7,8s) peut en témoigner, tout comme le silence qui règne dans cette superbe machine à rouler :

Ce moteur de 3,5L de cylindrée est un V6 à injection directe complètement retravaillé par rapport à la génération précédente. Il produit 262 ch (193 kW) à 6000 trs/min et 335 Nm de couple à 4600 trs/min. Si l’on ajoute les moteurs électriques, un à l’avant de 123 kW (167 ch) / 335 Nm et 50 kW (68 ch) / 139 Nm, on obtient une puissance cumulée de 313 ch (230 kW), ce qui donne une très modeste puissance de sortie de la batterie NiMH d’environ 37 kW (50 ch). D’ailleurs sa capacité est elle aussi modeste avec seulement 1,88 kWh dont seuls 40% sont utilisables. J’en profite pour rappeler aux non connaisseurs des hybrides Toyota-Lexus que le mode EV (tout électrique) est toujours présent, il permet de forcer le mode électrique avec quelques conditions : une batterie relativement chargée, une consigne de climatisation ou de chauffage raisonnable et un pied très léger. De toute façon, à part sortir d’un parking ou de faire quelques centaines de mètres en EV, ce mode EV n’a que très peu d’intérêt, le système gère parfaitement les changements de phases thermiques/électriques.

Je reviens sur l’insonorisation très soignée pour préciser que l’isolation du plancher a été revue avec une épaisseur augmentée, une couche d’uréthane pour séparer le compartiment moteur de la cabine et un capitonnage du capot augmenté, des passages de roues renforcés. Côté cabine, trois couches ont été utilisées sur les vitres avant et arrières. Le tableau de bord a reçu des isolants, tout comme la boîte à gants et la console centrale. Le renforcement de la structure (tous les piliers par exemple) a aussi permis d’améliorer l’insonorisation de ce SUV de luxe. Le résultat est plus que satisfaisant et permettra de profiter de l’audio Mark Levinson à 15 hauts parleurs qui utilise le système Clari-Fi. Le système est aussi efficient puisqu’il permet de doubler la puissance sans consommer plus (Green Edge Technology).

Vous l’aurez compris, le RX450h est un compagnon de voyage très recommandable. D’autant que son gabarit de gros SUV est compensé par l’astucieux et désormais indispensable « bird view » (ou vue d’oiseau ou vue panoramique en français) qui permet de se faufiler dans un mouchoir de poche avec une vue aérienne de la voiture dans son environnement. Vous avez aussi la possibilité d’afficher deux vues : arrière et de côté par exemple. Vraiment spectaculaire et pratique aussi :

Ce mode est déclenchable à basse vitesse si nécessaire (dès qu’on descend sous les 10km/h, la vue 360° s’affiche sur l’écran principal) ou paramétrable dans les menus de la voiture.

Après plusieurs jours et centaines de kilomètres, je reconnais au Lexus RX450h des qualités indéniables alliées à un grand confort de roulement. C’est clairement une superbe machine à rouler qui fait oublier son gabarit si ce n’est la position dominante qu’il confère au conducteur et passagers. Son gabarit et sa « gueule » agressive ont des vertus inattendues : les autres conducteurs s’écartent de la voie gauche sans broncher, car dans un rétro l’engin impressionne ! Cela même si vous restez en mode ECO et que vous roulez zen.

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