Dans le but de déployer plus rapidement les stations de service à hydrogène, pour accompagner l’essor des voitures pile à combustible hydrogène, les constructeurs tels que Toyota sont en train créer une joint-venture avec les grands groupes d’énergie comme JX Nippon Oil & Energy. D’après l’interview de Nikkei BP, le groupe français Air Liquide, le leader mondial des gaz, participera également à la création de cette nouvelle entreprise.

Station Hydrogène Air Liquide Japon

Toyota compte produire 30 000 Mirai par an d’ici 2020

Considéré par le constructeur japonais comme un « tournant » de la mobilité du futur, la Toyota Mirai, lancée fin 2014, est une voiture électrique alimentée à l’hydrogène, capable de franchir 500 km et dont le plein se fait simplement en 3 minutes.

Mais avec une chaîne d’assemblage totalement manuelle, qui fonctionne en 2 x 8 (équipe de 13 ouvriers), Toyota n’a produit jusqu’ici (23 juin 2016) que 1621 voitures pile à combustible Mirai (dont 701 exportées en dehors du Japon). Avec un rythme de production de 4 véhicules par jour au début et 9 véhicules par jour actuellement, le délai d’attente est de 2 ans et demi !

Le blocage serait essentiellement technique, en raison du système de pile à combustible et du réservoir d’hydrogène, mais les ingénieurs Toyota sont confiants de pouvoir produire 2000 Mirai en 2016, puis 3000 en 2017 pour atteindre 30 000 Mirai par an d’ici 2020 (contre 700 par an en 2015).

Une nouvelle co-entreprise pour mutualiser la technologie de station hydrogène

Pour accompagner cette montée en puissance des voitures hydrogènes, il faut accélérer également la mise en place de l’infrastructure de production et de recharge d’hydrogène.
Et pour cela, une co-entreprise est donc envisagée par ces différents industriels impliqués pour mutualiser les meilleurs solutions techniques et les retours d’expériences.

Et ça tombe bien, même si la France est très peu active sur ce sujet, le groupe français Air Liquide est actuellement le leader mondial des gaz et de l’infrastructure hydrogène: il a conçu et installé jusqu’ici 75 stations de recharge d’hydrogène, dont 7 au Japon !

Le Japon revoit sa réglementation

Mais un des soucis qui freine l’installation des stations à recharge d’hydrogène, c’est la réglementation japonaise concernant les gaz à haute pression, beaucoup plus contraignante qu’en Europe ou qu’aux États-Unis. Les normes japonaises sont en effet beaucoup plus restrictives sur, par exemple, les matériaux à utiliser, ou encore la pression admise dans les cuves.

Elle a pour conséquence, selon différent sources, de multiplier le coût de l’installation des stations à recharge par 1,3 à 3. Et pour cette raison, tous les industriels du secteur souhaitent un assouplissement rapide de ces normes; depuis 2012, l’administration japonaise étudie donc les possibilités de changement de la réglementation.

Source: Nikkei BP et Air Liquide

 

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