Avec l’expansion des sociétés de réservation de transport en ligne type Uber, le gouvernement chinois cherche à créer un cadre juridique pour réglementer le métier des chauffeurs privés, en laissant le pouvoir à ses métropoles les plus importantes (Beijing, Shanghai, Guangzhou et Shenzhen). Le résultat de leur décision est dévoilé depuis le 1er novembre… et on peut dire que les municipalités chinoises ne manquent pas d’imagination pour freiner ce nouveau marché.
Même si le tout puissant Uber n’a pas réussi à conquérir le marché chinois (malgré plus d’un milliard de dollars investis, et Uber Chine a fini par être racheté en août par l’autre grand acteur du marché, Didi Chuxing), il a tout de même réussi à susciter un nouveau métier en Chine : être chauffeur de «véhicules réservés en ligne». Comme en France, les taxis traditionnels munis d’une licence spéciale sont concurrencés par ces automobilistes qui souhaitent générer du revenu supplémentaire.
Cet activité avait été légalisée il y a quelque temps par les administrations chinoises, elle a d’ailleurs suscité l’espoir auprès de nombreux automobilistes qui ont commencé à regarder de très près les voitures les plus économes en carburant. Mais depuis le 1er novembre, les différents agglomérations ont rendu leur verdict concernant la réglementation locale de ces «véhicules réservés en ligne».
Comment l’administration chinoise compte bloquer Uber ?
En résumé : on limite les voitures, on limite les plaques d’immatriculation et on limite les chauffeurs.
En terme de véhicule, les voitures capables d’exercer l’activité de «véhicule réservé en ligne» doivent avoir :
- une motorisation qui fait au moins 2,0 litres ou 1,8 L turbo (sauf Shanghai, pas de limitation)
- un empattement supérieur à 2,7 m (et 2,65 m pour les voitures électriques ou hybrides rechargeables)
- l’âge du véhicule ne doit pas dépasser 1 an (Guangzhou) ou 2 ans (Shenzhen)
Une condition assez similaire à la réglementation française mais limite fortement l’accès aux nombreux automobilistes.
D’autre part, les plaques d’immatriculation doivent être systématiquement locales. En effet, il est difficile d’obtenir une plaque d’immatriculation dans les grandes métropoles en Chine (un délai d’attente qui peut atteindre jusqu’à 2 ans, sauf si on se procure un véhicule électrique ou hybride rechargeable).
Les véhicules achetés en dehors de l’agglomération ne peuvent donc pas pratiquer le métier dans l’agglomération en question.
Au niveau des chauffeurs, il faut impérativement être rattaché à la municipalité locale pour exercer le métier.
Si cela paraît anodin en France, il s’agit d’un véritable frein en Chine à cause de son système Huji unique…
En effet, dans le but de réguler l’exode rurale, les grandes villes chinoises ont fortement limité la possibilité d’avoir la citoyenneté locale (dit huko).
De manière générale, si on n’est pas propriétaire d’un logement, il est difficile pour un travailleur migrant d’obtenir ce fameux «passeport municipal» qui permet sa famille et lui d’accéder aux services (santé, éducation…) de cette ville.
Sachant que dans les grandes villes, ces travailleurs migrants sans «huko» constituent un quart voire un tiers de la population (source), les plateformes de service type Uber Chine perdent alors une quantité énorme de chauffeurs intéressés…
Devant ces trois règles qui sont des barrières impossibles à franchir, beaucoup d’automobilistes chinois ont dû renoncer à leur quête de devenir chauffeur privé.
Vers une fusion des services Uber – Taxi ?
À cause de ces mesures qui limitent fortement l’accès aux «chauffeurs amateurs», les plateformes de réservation de transport en ligne font appel à des chauffeurs de taxi qui, sont très contents de voir leur chiffre d’affaire augmenter grâce à ces applications mobiles type Uber.
Finalement, unir les taxis et ces grands plateformes en ligne type Uber, ne serait-ce pas la meilleure idée pour mettre fin à ce combat sans fin en France ?
Excellent ! J'ai testé Uber de retour d'avion et c'est un VTC qui venait de déclencher sa disponibilité sur la plateforme. Il est VTC avec des sociétés et des conciergeries et Uber ne représente que de l'argent de poche quand il a fini sa journée et qu'il n'est pas trop fatigué. Il parlait de maraude électronique qui ne rapporte rien si on ne fait pas autre chose, surtout que comme tu le décris un VTC est professionnel (formation, assurance …), a un véhicule d'un certain type. Bref, une fusion est peut être nécessaire comme tu l'écris.