Il était une fois dans une galaxie très lointaine…

STOP ! C’est pas ça, on recommence !

Il était une fois sur une île de beauté, pas si loin que cela, deux apprentis essayeurs, à qui l’on avait confié la tâche d’évaluer la toute nouvelle Volkswagen Passat GTE.

Passat GTE

Et donc en ce bel après-midi de samedi ensoleillé (20° C), Laurent et votre serviteur sortons de l’aéroport de Bastia, et montons dans une rutilante berline GTE blanche, à immatriculation teutonne.

Les instructions sont minimales :

« C’est très facile, la destination est encodée dans le GPS. Il vous suffit de suivre le tracé. RV à 19h00 à l’hôtel.
Vous avez le temps ! »

Et, point qui s’avérera crucial plus tard :
« Nous avons placé un Samsung S4 dans la boite à gants centrale, connecté au bloc multimédia.
Ce dernier inclut le
Mirror Link, qui permet de piloter le téléphone depuis l’écran central. »

Passat GTE intérieur

L’intérieur de Passat GTE (@Volkswagen Kit Presse)

Nous nous installons, et les multiples réglages des fauteuils nous permettent à chacun de trouver la position idéale.
A noter que le siège passager propose également un support lombaire ajustable, très bon point.

Laurent se met au volant (il est plus familier que moi de l’univers VW, vu qu’il pratique cette marque depuis bien longtemps), et le système nous envoie vers Bastia par une route quasi rectiligne (une des très rares en Corse)… où nous nous retrouvons rapidement englués dans un embouteillage, pendant une grosse demi heure !

Cela nous permet de découvrir les premiers points forts de la Passat GTE.
Tout d’abord le silence en mode électrique, qui n’est aucunement troublé par un quelconque bruit de mobilier (suivez mon regard…) ou autre.
Ensuite, le confort de disposer d’une batterie HT de capacité conséquente (9,9 kWh), qui permet d’effectuer tout le ralentissement en mode EV (qui au passage est celui par défaut, quand on met le contact).

Une Prius, dans le même exercice, aurait perturbé notre quiétude au moins à deux reprises, afin de remettre à niveau la batterie.
Mais bon, pour sa défense, c’est une hybride simple.

Autre constatation, les bruits extérieurs semblent entrer par les vitres et le pare-brise uniquement.
Assez bizarre, particulièrement en venant de nos Prius respectives (P2 pour Laurent et P3 pour moi), où nous n’avons jamais ressenti cela ainsi.
Serait-ce le résultat d’une insonorisation particulièrement efficace au niveau de la carrosserie ?

Je profite de l’inaction pour sauter sur le manuel de la voiture, afin d’essayer de comprendre certains pictogrammes de fonctionnalités quelque peu mystérieux, tandis que Laurent explore l’interface, afin d’identifier ce qui se cache dans l’arborescence du système.

Il faut savoir que, petits veinards que nous sommes, nous avons mis la main sur la plus belle des belles !
A savoir la seule qui dispose de l’Active Info Display, à savoir le combiné d’instrument sous forme d’écran numérique, qui permet une variété d’affichage particulièrement large, y compris la carte du GPS.
(Il sera monté en standard en France, mais sur les exemplaires aux specs allemandes, c’est la seule qui en dispose.)

Display View

Je m’empare donc du manuel et… oups : Bedienungsanleitung!
Une brique de 455 pages.
OK, moins que les 576 de celui de la P3, mais in Deutsch!

Fort de royalement 20 heures de cours dans la langue de Goethe, et de mon néerlandais (langue cousine, mais plus simple…), j’arriverai finalement à extraire quelques infos de ce tas de papier, le plus souvent à partir des nombreux pictogrammes qu’on y trouve.

La route se dégage enfin, et nous comprenons la raison du (sérieux) ralentissement que nous venons de subir.
Le stade de Furiani, que nous passons sur notre droite, est plein comme un œuf !
Laurent apprendra le lendemain qu’il s’agissait du « match de l’année » ici, à savoir PSG –Bastia (glup !).

A partir de là, la route se dégage, et nous traversons Bastia sans autre contrariété.

Ce qui se révélera le plus gros défaut de la voiture, commence à nous apparaître dans toute sa dimension (ne riez pas !) :
La voix du GPS !!!

Totalement indigne d’un tel vaisseau, elle semble dater d’un autre âge.
Les syllabes se mangent les unes les autres, à tel point que l’on ne comprend pas toujours bien ce qu’elle explique.
On se croirait revenu aux premiers temps de la voix synthétique.
Laurent remarque, en riant, qu’à la limite, même R2D2 est plus compréhensible… alors qu’il ne s’exprime même pas par des mots !

L’ingénieur produit de Volkswagen, Xavier (voir plus loin), nous avouera plus tard qu’effectivement « nos partenaires GPS ne sont pas à la pointe du progrès dans leur domaine, c’est pour cela que nous mettons l’accent sur le Mirror Link. »

Non, peut-être ! (Comme on dit par chez moi.)

Sorti de la ville, nous attaquons les petites routes de Corse, qui tournent sans cesse, et montent, montent, montent…
Oh, pas trop fort, et la voiture avance sans aucune peine, toujours en mode EV.
Il est vrai qu’avec une Pmax de 115 ch, le moteur électrique suffit très largement.

Néanmoins désireux de ménager notre autonomie en électrique, nous décidons alors de passer en mode hybride.
Le TDB change d’affichage, indiquant maintenant, outre l’économètre (même principe que chez Toyota), un compte-tours.

Active Info Display 2

Nous comprenons rapidement que le système essaye de maintenir le thermique autour des 2.000 t/min, le moteur électrique apportant une contribution plus ou moins importante, afin d’assurer l’allure demandée.
Conséquence : le bruit du thermique reste très contenu, il s’entend à peine.

Autre caractéristique des routes corses, elles sont souvent dans un état pire que celles de Belgique auxquelles je suis habitué (et qui me font parfois me demander si je n’habite pas dans une république bananière !).
Et si cela ne suffisait pas, elle sont en outre jonchées de casse-vitesse, plus ou moins abrupts.

Cet état de fait (et la sensibilité de nos postérieurs) nous amènent alors à expérimenter les différents modes de suspension proposés par la Passat :

  • Normal, utilisé jusque là (pas top sur ce terrain),
  • Sport, très raide sur le train arrière, en descente de ces maudits ralentisseurs,
  • Confort, immédiatement adopté pour la suite du parcours !

Les mouvements de suspensions deviennent un peu plus amples, sans pour autant influencer négativement la tenue de route, dans cet enchainement permanent de virages.
Et nos petites fesses sont à présent dorlotées !

Nous nous arrêtons pour une première séance de photo, et ma foi, il ne fait plus trop chaud.
Il est vrai que le soleil commence à descendre, et que nous sommes à présent à l’ombre, à quelques centaines de mètres d’altitude.
Nous ressortons donc les vestes et explorons visuellement l’engin.

Laurent sort son reflex, pour prendre quelques clichés qui mettent en évidence les subtilités du dessin de la belle.

PAssat GTE 01

Et moi ?
Ben… je photographie les joints de bas de porte, pour Hortevin !

DSC00812

Je prends ensuite à mon tour le volant, et nous repartons, alors que la route commence à redescendre.
Se pose rapidement à moi le problème de la gestion de la descente, en termes à la fois de confort, de tenue de route, et de récupération électrique.
Je me retrouve en train de sauter sur les freins toutes les 20 secondes, avant d’attaquer un virage, ce qui n’est pas très rassurant.

Explication :
A la différence de la Prius, au lever de pied sur la Passat, on se retrouve en roue libre complète.
Et donc, le temps de passer de l’accélérateur au frein ne prend qu’un instant, mais durant celui-ci, le véhicule file sur son inertie, sans aucune retenue.
Pas agréable du tout, dans ces enchainements rapides…

J’essaye alors les multiples gestions de boite proposées :

  • D pour Drive : par défaut, pas approprié ici.
  • M pour Manuel, via les palettes au volant.
    Mieux, mais pas génial, vu que pour me remettre en D, je n’y arrive qu’en repassant par le neutre.
    On ne m’expliquera que le lendemain, la manipulation correcte (qui, je trouve, ne me semble pas très naturelle).
  • GTE : totalement efficace, le thermique et l’électrique jouant ensemble en permanence (218 ch).
    Mais on se retrouve alors exactement comme avec une motorisation classique, et on peut oublier la récupération d’énergie.
    Indigne d’un Priussien !
    En outre, la suspension repasse d’autorité en mode Sport, moins confortable.
Passat GTE modes

Passat GTE Modes (Photo tirée du kit presse)

Bref, je pédale dans la semoule, ne réalisant pas que dans mes multiples tentatives, je n’ai pas perçu que je suis également brièvement passé par le mode le plus adapté à ce relief très particulier :

  • B pour Brake : grosse récupération électrique au lever de pied (sans solliciter le thermique, grosse différence avec la Prius), et fonctionnement normal en accélération.

Je ne le comprendrai que le lendemain, ce mode permet la conduite « mono-pédale », comme sur une BMW i3.
En levant le pied, on dose le ralentissement, sans rester coincé un moment sur la roue libre, et la pédale de frein ne sert plus qu’aux urgences.
Et au niveau de la récupération électrique, c’est nickel !

Laurent reprend un peu plus loin le volant, et le soir tombe.
Nous sommes un peu en retard, vu que nous sommes partis les derniers de l’aéroport, et n’avons pas trop bien évalué le passage du temps, mais le GPS nous indique que nous ne sommes plus très loin.

Mais c’est alors que les choses… se corsent !
(Elle était trop facile, je sais…)

Le système nous fait quitter la départementale aux approches de Calvi (notre destination).
Cela ne nous inquiète pas trop, nous pensons que nous serons sans doute hébergés dans l’arrière-pays.

Oui mais… la route devient de plus en plus étroite et sinueuse, et quand la voix (toujours aussi pénible !) nous annonce « Vous êtes arrivés à destination », nous sommes au milieu de nulle part, dans le noir complet, arrêté devant un chemin qui porte un panneau « Camping des oliviers ».

« C’est cela, oui… »

J’appelle alors Marie (de l’organisation), qui nous dit qu’il se peut que le point n’ait pas été exactement encodé, et qu’en parcourant encore quelques centaines de mètres, nous devrions arriver à bonne destination.

Nous nous remettons en route, et terminons sur un carrefour en T, devant un restaurant fermé, toujours dans le noir.

« Okéééé ! »

Nous essayons alors de ré-encoder notre destination (Villas Mandarine) dans le GPS de la voiture.
Pas moyen, le système semble verrouillé !

Passat GTE GPS

Système GPS du Passat GTE (Photo tirée du kit presse)

Nouvel appel, Marie nous propose alors d’utiliser le S4, via le Mirror Link de la voiture.
Je connecte alors le téléphone, et encode l’adresse sur Google Maps.
Le système nous indique alors que nous sommes heureusement qu’à une vingtaine de minutes de notre destination finale.
Nous repartons, et pouvons apprécier la facilité d’usage de la fonctionnalité.

Au passage, la voix de Google est nettement plus agréable que celle du GPS !

Oui mais… nous sommes en Corse, au milieu du maquis, et le réseau téléphonique est là loin d’être optimal.
Et donc, sur le trajet, nous subirons nombre de pertes de réseau, qui demanderont, à chaque reprise, de reconnecter le téléphone au Miror Link, de retourner dans Google Maps, et de ré-encoder la destination !

Laurent au volant, et bibi au ré-encodage…
(OK, soyons honnêtes, ce genre de mésaventure ne vous arrivera quasiment jamais sur le continent !)

Nous arrivons donc enfin à l’étape, avec une heure de retard !
Heureusement (pour nous uniquement), de petits soucis techniques ont (sérieusement) retardé la présentation, avec pour conséquence que nous n’avons (presque) rien raté.

Nous suivons donc la conférence, puis passons à table.

Le hasard faisant bien les choses, nous sommes assis à côté de Xavier, chef de produit de Volkswagen France pour la Passat (ainsi que la CC et la Phaeton).
Ce qui nous permettra de discuter avec lui toute la soirée, et donc d’en découvrir plus sur l’engin (et pas que..).

Le temps passant vite quand on ne s’embête pas, je réalise est soudain qu’il est déjà une heure du matin, et nous allons nous coucher, le petit-déj du lendemain étant annoncé à 08h00 !

(La suite ici)

 

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