Intro

Cet essai du nouveau C-HR arrive un peu en retard ! Et pour cause Toyota France victime de son succès a mis quelques semaines avant d’en trouver un disponible sur son parc de prêt. Mais tout arrive pour qui sait attendre et nous voilà partis vers la Normandie pour un test de 450 km de routes variées.

Beau travail de design !

Modèle à part dans la gamme Toyota, ce Crossover C-HR pour « Coupé High-Rider » est fidèle aux grandes lignes du Concept Car qui nous avait fait tant saliver lors du Mondial de 2014. Cette silhouette de coupé qui tranche avec les autres modèles de la gamme Toyota fait la part belle au design. C’est pour moi une réussite qui ne manquera pas de plaire à une nouvelle cible de clients qui y verront un produit original, stylé, qualitatif. Quand en plus, ce modèle est écologique et économique, on peut imaginer qu’il ne manque plus rien pour en faire un beau succès commercial !

Le style est dynamique. Il combine une partie haute façon coupé où l’on trouve les ouvertures des portes arrières intégrées et une partie basse musclée qui rassure. L’ensemble est compact avec seulement 4,36 m de long et 1,79 m de large. Sa hauteur de 1,55 m, tout en restant modérée, et sa garde au sol rehaussée, nous prouvent bien que l’on a à faire à un crossover. Quand on fait le tour de la voiture en détail, on constate qu’il n’y a pas une partie que les designers n’aient peaufinée. Dans les éléments remarquables, on pourra citer les phares avant effilés qui rejoignent presque le début du pare brise ou bien  la ligne de pavillon élancée qui se termine par un grand becquet de toit très aérodynamique. Toyota annonce un CX de 0,32  (avec roues de 17’’) excellent pour un véhicule de 4,36 m, même si on reste loin du record de 0,24 de la Prius. Les accostages de tôles sont fins et réguliers sur l’ensemble des ouvrants, témoignant d’une belle qualité de fabrication.

Bravo encore pour le design des jantes 18’’ en noir et blanc, bien chaussées en pneus Michelin Primacy. Pour ce modèle d’essai haut de gamme Toyota propose des tailles de pneus de 225 x 50. Les flancs des pneus conservent ainsi  une taille raisonnable, garante d’un certain confort et évitant le massacre lors des inévitables légers coups de trottoir ! D’après Toyota, cette monte un peu plus large que sur les modèles aux jantes de 17’’ n’augmente que très légèrement la consommation qui passe en cycle mixte de 3,8 à 3,9 l/100km. La mode étant aux grandes roues bien larges, les jantes de 16’’ ne seront même pas disponibles en option en France.

le C-HR est proposé en 3 niveaux de finitions avec un prix d’entrée de 28.500 euros pour la version d’entrée de gamme, la Dynamic, 2600 euros de plus que la version 1.2 essence. Les deux autres versions, Graphic et Distinctive, sont proposées à 31.500 euros.

Présentation intérieure

Le choix très étudié des finitions de surface se retrouve bien dans l’impression d’unité qui se dégage de l’habitacle. Elles se classent en trois catégories : aspect cuir pour les panneaux de fond, grain Nappa souple pour les surfaces de contact et grain technique pour les éléments fonctionnels tels que les commandes. Les éléments décoratifs reçoivent un revêtement de haute qualité, noir laqué et argent satiné. Enfin, le tableau de bord et les commandes présentent une nuance d’éclairage bleu clair partout homogène, même sur les surfaces brillantes voisines de teinte différente. Trois ambiances sont proposées pour cet intérieur remarquable : Gris foncé, Noir/Bleu et Noir/Brun. Pour mieux homogénéiser le style intérieur et extérieur, la plupart des commandes reprennent le dessin «diamant» de la carrosserie. Cette thématique se retrouve aussi dans les motifs des contre-portes, du ciel de pavillon, la forme et les grilles des haut-parleurs JBL, jusqu’aux aiguilles des cadrans de l’instrumentation analogique.

La première chose à faire quand on s’installe dans une voiture est de chercher la position optimum entre le confort et la bonne position de conduite. La hauteur naturelle du crossover permet de régler le siège en position basse tout en continuant de dominer la route. Dans le cas présent tout est manuel mais simple et évident. Tous les leviers sont accessibles naturellement et sans réfléchir, en moins de 30s ma position est idéale avec le volant au bon endroit. Je termine par le rétroviseur central, et là bonne surprise ! Celui-ci est monté sur un support à double rotule. Il est ainsi possible de le déplacer de haut en bas sur environ 10 cm.  C’est un détail fondamental pour la sécurité ! Je vous explique. Pourtant d’une taille raisonnable d’1,84 m, j’ai très souvent eu l’occasion d’essayer des véhicules dont un rétroviseur énorme me barrait une bonne partie du champs de vision ! Vous voyez un peu comme à l’époque ou la mode était d’accrocher au rétro une queue de renard et autres babioles toutes aussi dangereuses qu’inutiles. Sur le C-HR j’ai ainsi pu placer le rétro tout en haut avec un champ de vision parfaitement dégagé. Cette simple fonction sera également appréciable pour les personnes désireuses de positionner le siège dans sa position la plus haute.

« de 16 »

Maintenant que je suis confortablement installé, passons aux instruments de bord. Combien de diplômes d’ingénieur va-t-il falloir pour maîtriser l’ergonomie de toutes ces fonctions modernes ? C’est vrai que souvent, en vieux ringard râleur, j’ai  la nostalgie des 6 boutons de ma R12 ou mieux des 3 boutons de la première Lotus Elise… J’ai l’impression que la technique automobile est à une période charnière. Les designers hésitent à débarrasser le tableau de bord de tous ses boutons ou à en rajouter des tonnes avec la bonne conscience de les mettre sur un écran tactile. Allez Messieurs encore un effort et dans 10 ans il ne restera plus dans les voitures qu’un écran tactile et un microphone. « Chère voiture s’il te plait, emmène moi prestement chez belle maman, je vais faire un petit somme en attendant. Je la supporterai mieux en étant reposé et de bonne humeur ». Avec une bonne reconnaissance vocale, on approche du but. A ce propos celle de cette nouvelle Toyota fonctionne bien (voir vidéo ci-dessous) .En se contentant d’appuyer sur le bouton idoine à gauche du volant et de prononcer le mot magique « destination » puis  de dicter naturellement l’adresse dans le bon ordre soit : numéro, rue, ville  et la gentille dame répète l’adresse, puis vous demande «  voulez-vous lancer le guidage ? » vous répondez  d’un « oui » franc et elle confirme « le guidage est en train d’être lancé ». Terminé c’est tout ! Oubliez les boutons, les molettes, les appuis tactiles, les prises de tête à comprendre les circonvolutions machiavéliques du cerveau de celui qui a conçu le système (Il y a quelques années, j’ai ainsi passé 15 bonnes min, perdu dans une ville improbable, Paris, sans réussir à programmer le GPS d’une Prius 3 !). L’écran multifonction de ce crossover fait 8’’ et est de belle facture. Il est parfaitement positionné à la bonne hauteur ce qui compense un peu l’absence de HUD (vision tête haute).

Mètre ruban en main, on constate que l’espace intérieur est bon pour un véhicule de ce gabarit limité. J’ai trouvé 1,6 m de  longueur sièges rabattus et sièges avant réglé pour un conducteur de 1,8 m, soit de quoi y poser un VTT de 26’’ sans démonter les roues, et même un excellent 2,9 m,  siège passager avant couché, du fond du coffre jusqu’au pare brise. De quoi y caler sans problème une planche de surf.

Technologie et équipement

Sans être une vitrine technologique comme la Prius, ce C-HR est très abouti. Toyota n’a pas lésiné sur les équipements et la sécurité. Les plus exigeants y trouveront leur compte avec des  fonctionnalités parfois réservées aux plus haut de gamme. Toyota joue clairement la carte de la sécurité en proposant pour tous les modèles le pack Safety Sense. Il intègre notamment le système de pré-collision avec détection des piétons, l’alerte de franchissement de ligne avec aide au maintien dans la file, l’allumage automatique des feux de route et le régulateur de vitesse adaptatif.

Un son digne d’une salle de concert

Aujourd’hui avec le peu de liberté qu’il nous reste sur les routes, il devient plus intéressant d’avoir une voiture confortable avec une bonne sono, qu’un engin « sportif ». Dans le cas présent le système multimédia était équipé d’un système audio JBL. Disponible en option sur les finitions haut de gamme, (+3000 euros sur finitions Graphic et Distinctive) cette sonorisation premium comprend un codage audio optimisé. Conçu sur mesure, iI comporte 8 canaux, un amplificateur stéréo de 576 W et 9 haut-parleurs, dont deux haut-parleurs d’aigus à pavillon et guide d’ondes brevetés récemment par JBL. Ce système audio inédit et très performant est donc spécialement conçu pour le C-HR. Sa restitution sonore représente sans doute ce que l’on peut trouver de mieux sur un crossover compact. JBL et les ingénieurs Toyota ont travaillé en étroite collaboration dès le début de la conception du véhicule. C’est d’abord la clarté du son qui impressionne. Les basses sont profondes et bien restituées sans jamais saturer. Pour ceux qui auront à passer de nombreuses heures dans leur véhicule, je conseille vraiment cette option qualitative. Un gros caisson de basses de 19 cm, dans un encastrement à évent de 10 litres est particulièrement bien intégré à l’arrière droit du coffre sans empiéter sur sa capacité de chargement. Il est complété à l’avant par deux autres caissons de basses plus petits, de 17 cm.

[Total: 13 Moyenne: 4.2]