Derrière le volant et sur la route

Derrière le volant

La Ioniq Electric Creative ne bénéficie pas des sièges cuirs chauffants et ventilés de la version hybride. On s’y sent tout de même à l’aise et bien soutenu. L’intérieur de toutes les versions de la Ioniq, dont l’électrique, reste qualitatif avec un assemblage très soigné et cette impression concerne aussi le volant au toucher agréable. Les commandes tombent bien sous la main et je salue un écran de 8″ bien positionné. L’instrumentation derrière le volant composé de compteurs numériques (7″) est toujours aussi riche et une bonne partie est pilotable depuis le volant aux boutons multifonctions très pratiques. Le volant très agréable au toucher possède lui aussi son petit rappel cuivré en position basse. Cela lui donne un petit côté « sport » à peu de frais. On pourra être légèrement critique sur le choix des matériaux moins visibles mais ils restent bien assemblés. Elle ne prétend pas non plus se frotter aux modèles premium.

Le plus surprenant est l’absence de levier de vitesses qui fait place à des boutons D, P, N et R (appelé aussi Shift By Wire). Honnêtement en manœuvre en ville, c’est génial et hyper rapide … pour peu qu’on se soit habitué à leurs positions un peu reculées. Il reste tout de même quelques rangements à côté et un chargeur à induction pour mobile compatible ou avec une coque spéciale. Le bas de la console sous le bloc de commandes de climatisation permet de loger une sacoche ou un petit sac. C’est forcément moins design mais tellement pratique qu’on se demande pourquoi certains constructeurs font l’impasse sur ce compartiment.

Hyundai Ioniq Electric : le plaisir de conduire

Je dois reconnaître d’entrée de jeu que les près de 1000 km m’ont réconcilié avec la conduite que je commençais à perdre même en conduisant une hybride à l’agrément moyen au quotidien. Quel changement ! Il faut dire que je l’ai trouvée vraiment réussie cette Ioniq Electric. Très dynamique voire sportive et mieux suspendue que la version hybride, grâce à une répartition idéale du poids (1475 kg) de 50/50 sur les essieux, elle fait preuve d’un remarquable confort et d’une très bonne insonorisation. Les batteries ont permis de baisser le centre de gravité ce qui permet aussi une très bonne tenue de route. La direction est très légère, un peu moins directe, certes, mais finalement bien calibrée et très agréable au fil des kilomètres. Au bénéfice de la batterie Li-Po, l’essieu travaillant en torsion a été préféré au train arrière multibras. Eh bien, parfois de bons réglages font mieux que trop de sophistication, même avec des pneus éco de 16″. Avec une bonne motricité, le train avant s’inscrit bien en courbe, bien suivi par le train arrière. Du tout bon !

Le moteur électrique est suffisamment puissant et coupleux pour reprendre à n’importe quelle vitesse (295 Nm et un supplément de 30 Nm en mode Sport). Il faut dire qu’elle abat le 0 à 100 km/h en 9,9 secondes (Sport) et qu’elle reprend le 80-120 km/h en 7,7s (10,5s pour une Nissan Leaf 24 kWh). Au quotidien, même en mode ECO sans forcer, elle reste très agréable.

Que ce soit sur autoroute, nationales, routes de campagne ou à la ville, cette Ioniq est très à l’aise et sa facilité de conduite, la qualité de son amortissement que ce soit sur les pavés parisiens ou les nids de poule de Seine et Marne est très agréable. Même menée rapidement, elle montre un certain brio, jusqu’aux limites d’adhérence des pneus Michelin Energy Saver+. Si l’on ajoute que l’insonorisation est de qualité, que l’on peut profiter des passagers ou de la musique, vous aurez compris qu’on est proche de la voiture idéale !

La Ioniq Electric possède des palettes derrière le volant pour gérer le freinage régénératif avec 4 paliers : 0 équivalent à roues libres jusque 3 qui est l’équivalent d’un gros frein moteur. Le niveau 3 correspond beaucoup à la sensation ressentie au volant de la BMW i3 et permet donc en ville de conduire presque sans poser le pied sur le frein et en préservant l’autonomie. Dans ce niveau, j’aurai préféré qu’elle freine totalement par elle-même, cela aurait été plus efficient. Comme j’ai commencé à l’évoquer, elle dispose aussi de modes de conduite : Sport, Normal et Eco qui entraînent un changement dans l’affichage des compteurs du tableau de bord. Le mode Normal est assez convaincant mais tous ces modes sont configurables dans les réglages de la voiture. Le mode Eco limite fortement les accélérations, là encore on se rapproche du ressenti d’une BMW i3 en mode Eco Pro. Tous ces modes sont reconfigurables et adaptables aux désirs du conducteur dans un menu dédié. Petite remarque : le bouton Drive Mode est perdu derrière le sélecteur de vitesses (adieu manche de boîte de vitesses !), il faudra néanmoins être prudent en conduisant.

Ce qui est aussi très agréable aussi à son volant, ce sont les aides à la conduite comme le régulateur de vitesse adaptatif « intelligent » (dixit Hyundai) qui gère jusque à l’arrêt dans les bouchons. Tout est fait pour une conduite zen surtout si l’on ajoute l’assistance active au maintien de voie. Très agréable sur routes rapides et peu courbées, un peu moins dans certains cas. Je ne l’ai pas activé sur toutes les routes. Il manque néanmoins l’indicateur d’angle mort, la Ioniq Electric Creative est décidément moins bien dotée que la Ioniq Hybrid.

En plein hiver, j’ai apprécié la climatisation ou plutôt le désembuage rapide même si parfois, il a fallu faire grimper la température à 21°C pour avoir quelque chose de réellement chaud et redescendre ensuite. La Ioniq est équipée d’une pompe à chaleur pour économiser un peu d’énergie mais je soupçonne qu’en dessous d’une certaine température, le COP (Coefficient de Performance) tombe rapidement et transforme la pompe à chaleur en pompe à électrons. Dans tous les cas, on perd 7km d’autonomie à activer le chauffage par temps très froid. Hyundai a confectionné aussi un système de conditionnement de la batterie qui permet à celle-ci d’être rapidement à température afin de donner le meilleure d’elle-même dans les conditions de basse température. Ce système est aussi valable pour la recharge.

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